Et il ne faut pas longtemps pour que des clubs plus huppés jettent un œil intéressé sur ce garçon au caractère déjà bien trempé, qui marque aussi quelques buts. Il emballe, il régale, car sans égal. »,Les bons résultats fleurissent et Bordeaux fait peur. Porte-drapeau du projet de reprise de l'OM, l'ancien patron du RCT semble mettre un point final à...Luis Fernandez a annoncé son intention de présenter une liste et un candidat à la FFF. L’Europe, aussi, se délecte de ses prestations. (C3), puis en Coupe des Clubs Champions (C1), en 1984-1985.

Un bilan remarquable, autant qu’un bail ayant tourné à l’idylle pendant huit saisons ; malgré quelque courroux de la part de son emblématique et moustachu président, peu enclin à céder aux « caprices » de ses joueurs...Quoi qu’il en soit, Jean Tigana, régulateur et malicieux métronome de l’entrejeu bordelais et homme à l’hygiène de vie remarquable, a forcé le respect, fait gagner les siens, et répandu la joie en tribune et autour de lui. IN-DIS-PEN-SA-BLE Tigana !Trois titres de champion de France en 1984, 1985 et 1987, deux Coupe de France en 1986 et 1987 et deux demi-finales de coupes d’Europe en 1985 et en 1987 (face au Lokomotive Leipzig, en Coupe des Vainqueurs de Coupes/C2) sanctionnent son parcours bordelais.
L’assise défensive, également, bénéficie de ses qualités de « trait d’union » entre les lignes, rassurant les (Christian) Delachet, (Raymond) Domenech, Dropsy, Battiston, Lizarazu, (Alain) Roche, (Didier) Sénac, Specht, Tusseau ou (Zoran) Vujović, dans leur tâche. Dragan Pantelić (gardien de but) et Nordine Kourichi (tous deux internationaux) l’accompagnent, ainsi que Mario Relmy et Antoine Martinez, jeune milieu créatif au futur prometteur.Vif, élégant et efficace dans ses enchaînements, étalant par ailleurs une belle panoplie technique, le natif de Bamako (Mali), qui a débuté en France dans les quartiers de Marseille, est un monstre de la récupération. Et ce, plus de vingt-cinq ans après l’arrêt de sa carrière professionnelle. Il découvre le football à Marseille au sein du SO Caillols. Figurant dans l’équipe type de la compétition, il lave l’affront fait aux Tricolores deux ans plus tôt par l’Allemagne de l’Ouest, en demi-finale du Mondial espagnol… Mieux, en fin d’année, il est deuxième au Ballon d’or ! Ou du ratissage de ballon, s’entend. Pourquoi ? Son sens du collectif, sa relance courte, ses accélérations soudaines, et son profil atypique de combattant acharné – en dépit de quelques carences dans le jeu – confèrent une sérieuse plus-value à un collectif déjà fourni en joueurs de classe internationale. Là, le monde entier a confirmation de ce qu’est Tigana : un joueur d’exception. Aimé Jacquet en est le coach…,Trois saisons chez les Gones, une régularité à faire pâlir de joie un statisticien (il dispute presque tous les matches de championnat), des buts – ce qui implique une forte propension à se projeter vers l’avant – et une réputation de joueur fiable plus tard, et ce sont les Girondins de Bordeaux qui le courtisent. C’était un travailleur infatigable qui faisait le boulot, comme l’on dit maintenant de ‘‘box to box’’ (soit d’une surface de réparation à l’autre, NDLR)…C’est le joueur qui pouvait apporter énormément sur le plan offensif mais qui, quand il fallait défendre, était présent. Et, finalement, à force de travail, il a commencé à être beaucoup plus précis dans ses transmissions de balle. En 1993, il est à la tête de l'Olympique Lyonnais, avec lequel il termine vice-champion de France en 1995. Il était tout frêle, mais c’était quelqu’un de généreux sur le terrain. Il découvre le football à Marseille au sein du SO Caillols. Véritable athlète du football, ses incroyables aptitudes pour le haut niveau commencent à poindre dès ses débuts au S.C. Toulon, en 1975, en D2. Jacquet, qui a déjà rejoint le club bordelais un an plus tôt, accueille « Jeannot » chez les Marine et Blanc en 1981-1982.

Et vice-versa. Les Thouvenel, Rohr, Bracci, Trésor, Girard, Giresse, Lacombe, Gemmrich ou Soler, notamment, lui permettent d’élever son niveau de performance. Courtisé par de grands clubs européens, il n’est jamais parti, sauf en 1989, où l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie lui offre une fin de carrière en apothéose (1989-1991). Cadre de l’équipe, il fait marquer ou met en valeur les Giresse, Lacombe, Zénier, (Dieter) Müller, Chalana, Reinders, mais aussi les générations offensives suivantes, qui garnissent avec maestria les rangs d’un redoutable collectif. Et il ne faut pas longtemps pour que des clubs plus huppés jettent un œil intéressé sur ce garçon au caractère déjà bien trempé, qui marque aussi quelques buts. Il dispute 8 saisons avec le maillot au Scapulaire pour un total de 324 matches et 14 buts. (0-0, 5 tirs au but à 3). Tigana, métis malien/français, footballeur dans les années 80, brillant coach ensuite est le premier métis à avoir marqué le milieu du foot.Le trio Tigana-Platini-Giresse restera encore de longues années dans la mémoire des anciens.