En conclusion, nous pourrions dire que la crise provoque remise en cause profonde de nos sociétés.En d'autres mots, on leur pose la question de se transformer. Pouvons-nous abandonner la production de médicaments décisifs aux aléas des marchés mondiaux. Nous en avons fini avec l'autoritarisme mais nous ne faisons que commencer avec la question de l'autorité.Le succès des Verts aux européennes a été celui d'un homme. Alors que le travailleur est soucieux de ses droits sociaux, le consommateur veut tout, tout de suite, et au plus bas prix. Il est bon d’affirmer le principe de responsabilité. Nous ne sommes plus que des consommateurs.Le principe de réalité va prendre le pas. Encore une fois, son vieil économisme lui cache l'importance du cadre politique. C’est une demande essentielle des citoyens.Devant l’urgence, l’efficacité se situe au niveau des responsabilités locales, tandis que la délégation au niveau supranational fonctionne très mal.C’est une remise en question, si ce n’est une révision déchirante, dont le retentissement sera crucial dans la durée. Elle est en train de le payer cher.Personne ne peut dire comment les choses vont tourner. Où, ailleurs qu'ici, réclame-t-on l'émancipation du genre humain tout en lui crachant dessus ? D’une part, l’espèce d’appel lancinant au retour de l’autorité et, de l’autre côté, une analyse en termes de fin de l’autorité (Alain Renaut) qui nous explique que dans un univers démocratique elle est une catégorie obsolète sur laquelle il n’y a plus lieu de discuter. Ce n'est pas la droite qui a gagné en 2007, c'est lui, grâce à une équation purement personnelle. Elle prétend accroître le rôle de l'Etat dans l'économie, sans comprendre sa fonction plus fondamentale dans la société. Ils désobéissent volontiers à ce que leur demandent leurs parents et se soumettent aux injonctions pas toujours sensées de leur bande, ou à certains commandements stupides qui leur sont déversés par la publicité, les médias, et auxquels il serait très utile de leur apprendre à désobéir !Mercredi 30 septembre 2009, Marcel Gauchet a inauguré le cycle de conférences "Mercredis de Créteil" proposé par l'Académie de Créteil avec un thème qui concerne tous les enseignants : «L'autorité, condition de l'éducation».L’autorité de l’institution scolaire est prise entre deux feux.

Je crois que l'économie pose déjà la question - et ce sera peut-être notre salut - du niveau éducatif qui ne suit pas ! Marcel Gauchet est philosophe et historien des idées. » Nos institutions éducatives sont en butte à un doute permanent sur l'utilité des savoirs proposés dont le sous-entendu est qu'elles en sont très mauvais juges.

Quelles seront les répercussions de cet événement hors norme sur les rapports de force politiques et la mondialisation ?Marcel Gauchet analyse froidement la situation. Aujourd’hui, mon opinion, c’est moi. J'ajoute également, parce que cela regarde directement notre sujet, que cette crise est en train de trouver un débouché opératoire grâce à I'Internet avec la multiplication des blogs et la substitution virtuelle des citoyens aux journalistes. A la rigueur, Nicolas Hulot ferait l'affaire pour remplacer Kouchner en tant que ministre des bons sentiments, mais les choses s'arrêtent là. Marcel Gauchet – Robespierre Epub. Le problème d'autorité se pose aussi pour ces entreprises qui s'aperçoivent, lorsqu'elles ont besoin de main d'œuvre, qu'il est très compliqué d'apprendre à travailler en équipe, de donner des ordres, de faire respecter les horaires, ou simplement de faire en sorte que les gens respectent ceux avec lesquels ils travaillent, ainsi que leurs clients ! Il existe actuellement une véritable concurrence entre deux univers. Vous préparez-vous pour la révolution ? C'est justement cette fonction-là, fonction que remplissaient tant bien que mal les syndicats et les partis, qui est en crise. L’anxiété collective tient pour une part importante au décalage entre l’ampleur exceptionnelle des mesures qui sont prises et la gravité malgré tout limitée de l’épidémie – ce n’est pas la peste noire ni même la grippe espagnole. Même chose des Indiens et de bien d'autres. Toute la délicatesse de la question est de retrouver l'équilibre de nos régimes politiques.